Apres 5h de bus indiens bondes, les sacs sur les genoux, recroquevilles, a ne plus savoir ou se mettre,
nous arrivons enfin a l’IITPD (indian institut training for post development). Comme son nom l’indique, ce centre forme les jeunes etudiants francais, indiens ou autres sur un developpement durable et proche des populations pauvres tout en considerant aussi « l’apres » et ses consequences . Les murs sont couverts de photos de Mahatmat Gandhi, la bibliotheque pleine de livres alternatifs, traitant d’un autre developpement, voire d’une decroissance...Ce centre a ete cree en 2001 par Jean Louis Bato, un francais amoureux de l’Inde et de Gandhi et fache avec le developpement propose par le capitalisme...
Le site est incroyable. Le centre est construit sur la plage de l’ocean indien. Un ocean impressionnant, mais pas tres rassurant. Quand il y a beaucoup de vent les vagues sont folles. Nous qui n’avons pas trop le pied marin, nous n’avons pas ose y mettre les pieds.
Tout ceci est d’autant moins rassurant quand on sait que le tsunami est aussi passe par la, et malheureusement a tue beaucoup de monde.
Nous arrivons en pleine saison des pluies, « en hiver » en quelques sortes, mais pour l’instant nous n’avons vu que quelques gouttes d’eau. Le ciel bleu et le soleil a 32 degres sont plutot de rigueur.
Nous sommes accueilli par Chandra, le directeur du centre, un homme adorable, aux yeux petillants et debordants de bienveillance. Nous lui expliquons la raison de notre venue, et tres vite il donne son point de vue ; selon lui les gens en veulent toujours plus, toujours trop : « too greedy ! » (trop gourmand ou trop goulu)...
Nous arrivons en pleine saison des pluies, « en hiver » en quelques sortes, mais pour l’instant nous n’avons vu que quelques gouttes d’eau. Le ciel bleu et le soleil a 32 degres sont plutot de rigueur.
Nous sommes accueilli par Chandra, le directeur du centre, un homme adorable, aux yeux petillants et debordants de bienveillance. Nous lui expliquons la raison de notre venue, et tres vite il donne son point de vue ; selon lui les gens en veulent toujours plus, toujours trop : « too greedy ! » (trop gourmand ou trop goulu)...
Nous rencontrons ensuite tout le staff du centre, des indiens qui ne parlent pas un mot d’anglais, tout au plus « good, hello, name... ». Plus etonnant encore, ils ne parlent pas un mot de Tamul, la langue parlee ici dans le Tamil Nadu. En effet, ils viennent tous du Bihar (province a 3 jours de train), car chez eux, il y a trop de monde pour pas assez de terre, pas assez d’eau pour les cultures ce qui rend l’agriculture difficile et pas d’autres emplois. Ici il y a plus d’offre et les salaires sont plus hauts. M.Bato les a rencontres dans le Bihar et leur a propose de s’occuper de son centre. Ils arrangent les jardins et cultivent les potagers (en agriculture biologique bien sur !).
La discussion n’est pas evidente, voire impossible, mais le contact se noue quand meme tres rapidement. Nous les rejoignons alors qu’ils contemplent la mer et tres vite on essaye de baraguiner quelques mots en language des signes. C’est difficile de rester silencieux... On echange nos noms et meme d’autres choses. Nous apprenons a compter jusqu’a 5 (ik, do, ting, tsar, bat...), a dire chat, chien, manger, piment... ils ont l’air d’aimer nous enseigner des choses... et aimer nousimpressionner avec leur savoir faire (grimper aux arbres pour chercher des noix de coco)
Puis le repas venu, on continue d’apprendre et de decouvrir. Ils nous montrent comment faire des Chapatti (galette plate avec de la farine de ble et de l’eau), on decouvre qu’ils mangent sans couverts et qu’
il faut utiliser uniquement la main droite (la main gauche servant a la toilette intime, il n’y a pas de papier toilette...), ils boivent sans toucher le verre et font couler l’eau a 5 cm de leur bouche, la tete renversee... Meme sans paroles la soiree a ete tres enrichissante et c’est epuises que nous nous endormons a l’abris des millions de moustiques dans nos moustiquaires.
Le lendemain nous avons eu le privilege de rencontrer M. Bato et sa femme qui ont pris le temps de nous ecouter et de nos conseiller pour nos recherches. Ils ont fait un beau tour de l’Inde et semblent connaitre ce pays comme leur poche.
Grace a leur aide, notre travail debutera des le lendemain.
Debouts 7h, apres avoir attendus pendant 1h (oui l’indian timing... 7h, 8h, c’est pareil....), nous partons en moto avec Rakman, un membre du centre, pour aller rencontrer Shanti, une agronome indienne. Nous ne savons pas trop sur quoi nous allons tomber. Finalement nous arrivons au milieu de champs de riz et nous pouvons apercevoir au loin un groupe de paysans.
Shanti est la, elle donne un cours sur le riz et nous propose gentillement d’y assister. Il y a que des hommes bien sur une quinzaine, voire plus. Deux femmes sont la, un peu en retrait. A notre arrivee, un ou deux sont intrigues et baraguinent un mot d’anglais « Hello, Welcome ». Nous nous presentons en anglais et Shanti leur traduit. Ca y est, la sceance peut commencer. Tout se dit en Tamul, impossible, ne serait-ce que de comprendre un mot de ce qu’il se dit. Ce qui est sur c’est que ca a l’air tres serieux. La chef prend le temps de nous expliquer un peu tout ce qui se passe. En fait un centre, appele BLESS, finance en partie par l’IITPD, propose tous les dix jours des cours d’agroecologie. Ils font des recommandations, mais n’imposent rien. Le debut des cours commencent toujours par une appreciation du niveau de comprehension du cours precedent. Puis apres avoir explique quelques notions nouvelles, ils vont directement observer dans les champs la realite du terrain. Pour cela, ils font 4 groupes en fonction de leurs noms de famille. C’est la que nous apprennons que les champs qui nous entourent sont d’agriculture biologique. Et ca marche bien, me dit-elle ! 
Ca y est, armes de petits sacs plastiques les hommes partent dans les champs chercher des predateurs. Ils etudieront tous ensemble lesquels sont benefiques et lesquels sont nuisibles pour les cultures. Shanti insiste pour me dire que ce ne sont pas des professeurs, mais plutot des « facilitateurs ». Ils leur facilitent la tache en leur donnant quelques informations qu’ils ne connaissent pas. C’est donc a coeur joie que nous sommes alles mettre nos pied dans la boue des champs de riz. C’est drole, on s’enfonce dedans.
Le lendemain nous avons eu le privilege de rencontrer M. Bato et sa femme qui ont pris le temps de nous ecouter et de nos conseiller pour nos recherches. Ils ont fait un beau tour de l’Inde et semblent connaitre ce pays comme leur poche.
Grace a leur aide, notre travail debutera des le lendemain.
Debouts 7h, apres avoir attendus pendant 1h (oui l’indian timing... 7h, 8h, c’est pareil....), nous partons en moto avec Rakman, un membre du centre, pour aller rencontrer Shanti, une agronome indienne. Nous ne savons pas trop sur quoi nous allons tomber. Finalement nous arrivons au milieu de champs de riz et nous pouvons apercevoir au loin un groupe de paysans.
Ca y est, armes de petits sacs plastiques les hommes partent dans les champs chercher des predateurs. Ils etudieront tous ensemble lesquels sont benefiques et lesquels sont nuisibles pour les cultures. Shanti insiste pour me dire que ce ne sont pas des professeurs, mais plutot des « facilitateurs ». Ils leur facilitent la tache en leur donnant quelques informations qu’ils ne connaissent pas. C’est donc a coeur joie que nous sommes alles mettre nos pied dans la boue des champs de riz. C’est drole, on s’enfonce dedans.
Puis apres, comme des enfants tout fiers de leur travail, ils ont dessines ce qu’ils ont observe sur des grands panneaux colores. Pas de temps pour rigoler, tout le monde est studieux. Apres avoir soigneusement prepares leurs panneaux, le cercle se reforme et c’est le moment de l’analyse des resultats. « Le facilitateur » explique d’abord que la vision des choses est differente selon les situations et les personnes. Il n’y a pas une solution. Il precise egalement que souvent de bouche en bouche l’information se deforme. Pour illustrer cette idee, ils leur proposent de faire un telephone arabe. Activite qui, comme si c’etait des enfants, les excite comme des puces. Ils sont hilares quand ils decouvrent qu’effectivement la phrase de depart a ete transformee.
La journee etait tres enrichissante, elle s’est achevee sur une rencontre un peu particuliere... Oui, nous etions tranquillement dans notre chambre quand un membre de l’IITPD est venu nous voir en criant « sap, sap »... Quoi sap ? Il venait de tuer un cobra... oui sap, veut dire serpent et nous avons eu l’occasion d’etre nez a nez avec l’un des plus dangereux. Celui-ci etait tout petit, tout mignon, mais pas moins mortel...
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