C’est après une bonne demi-douzaine d’erreurs de direction, une ascension terrible sur une piste poussiéreuse et glissante, et une bonne heure de retard que notre twingo nous miraculeusement emmenés chez Catherine et Jérôme. Leur maison, isolée en pleine nature avec vue panoramique sur la vallée de St Croix, nous a vite fait oublier nos mésaventures.
C’est leur très jeune âge pour devenir agriculteurs et leur isolement à la campagne qui nous ont particulièrement marqués. En effet, tous les deux sont nés à la ville et n’ont aucun parent agriculteur. Ils sont venu à l’agriculture par passion. Or aujourd’hui, on ne s’invente pas agriculteur aussi facilement. Catherine, qui a démarré l’exploitation avec son ex-mari, a pu nous décrire la montagne de difficultés pour s’installer quand on ne vient pas du milieu agricole : dossiers d’aide à l’installation de jeunes agriculteurs, recherche d’une terre libre face à la pression foncière de la région (finalement trouvée dans une montagne où les fortes pentes compliques tout), premières années difficiles...
Et puis, ils nous ont expliqué ce que leur ont apporté les AMAPs : rémunération, convivialité, reconnaissance sociale de leur travail, échange humain, commerce de proximité... Avec en point d’orgue, cette belle histoire qu’il vient de leur arriver.
Après une année en AMAP, ils se sont rendu compte que le prix au kilo (12,50 €) ne suffisait pas pour être aussi rentable que le marché. Ils sont donc venu avec leur compte proposer aux AMAPéens une hausse de 0,50 € au kilo. Ces derniers se sont rendu compte qu’à ce prix, Catherine et Jérôme ne touchaient même pas le smic. Les clients ont donc décidé de réfléchir encore un peu plus longtemps au prix le mieux approprier pour que les producteurs aient un salaire décent et que les consommateurs puissent avoir une viande à un prix abordable.
Difficile d’imaginer un client demander à un super marché de vendre leurs légumes plus chers pour augmenter le salaire des caissières !!!
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