jeudi 3 juillet 2008

Rencontre avec M. Sarthou, chercheur en protection des cultures

M. Sarthou est une des rares personnes à parler de sujets d’actualité à l’ENSAT. La première fois que nous l’avons rencontré, c’était lors d’un cours intitulé “les enjeux agricoles pour 2050”. Il a abordé les questions de population croissante et de demande alimentaire grandissante en parallèle à une surface agricole en déclin. C’est à cause de son intérêt sur les enjeux agricoles que nous avons voulu l’interviewer. Lors de cette entrevue, il n’a pas été pessimiste sur l’avenir de la planète, il a mentionné le rapport de la FAO qui prouve que l’on pourrait nourrir le monde qu’avec de l’agriculture biologique.

M. Sarthou était certificateur bio, nous voulions connaître son avis sur cette pratique agricole en vogue. Même si le bio est une manière de cultivée qui soulage la terre, il reconnaît que parfois c’est plus un enjeu commercial qu’écologique. Par ailleurs, certains agriculteurs en conventionnel sont parfois plus respectueux de l’environnement que ceux déclarés travailler en agriculture biologique. En effet, la charte AB ne prend pas en compte dans ces critères la biodiversité ou la consommation de carburant par exemple.

En ce qui concerne l’agriculture actuelle, M. Sarthou pense que les agriculteurs ne prennent plus le temps de passer dans leurs cultures pour les observer. Il ne touche même pas la terre de la journée quelques fois. Cependant il dit que leurs conditions de travail sont trop difficiles et si l’agriculture est majoritairement intensive aujourd’hui, c’est parce que les agriculteurs ont trop d’emprunts. Ils sont obligés de développer leurs rendements pour rembourser les coûts de production.

Selon lui une agriculture « écologiquement intensive » est possible. Par exemple aux Etats-Unis, une expérience a montré que le maïs répondait très bien à l’effet rotation. Cet effet permet d’éviter des maladies et donc de cultiver sans produits phytosanitaires. Cependant même si les alternatives sont réalisables, le problème reste que des acteurs, comme les coopératives, ne sont pas prêts pour le changement.

L’éducation pourrait participer à changer les choses. Selon lui, il faut opérer au niveau de la petite enfance et dans le cadre familial, pas uniquement à l’école. « Cela va mettre du temps, il va peut être falloir attendre plusieurs générations avant un véritable changement » …

Aucun commentaire: