samedi 28 juin 2008

Conférence de Pierre Rabhi « De l’humus à l’humain » lors du festival Camino sur le thème de la non-violence


C’est après avoir lu quelques uns de ses livres que nous nous sommes réellement penchés sur la philosophie de Pierre Rabhi. Sa vision des choses, très différente des gens ordinaires, nous a tout de suite interpellée. Nous nous sommes alors rendus à sa conférence sur l’importance de l’humus à Tournefeuille.


Il rappelle que tout nous vient de la terre, du sol et que l’humus est un élément fondamental trop souvent négligé. Il faut réapprendre à considérer cet élément : « Il faut nourrir le sol et non nourrir la plante à travers le sol ». Cette subtile distinction est ce qui fait la différence entre les pratiques d’un grand nombre d’agriculteurs.


Il a ensuite abordé l’idée de l’inutilité d’en vouloir toujours plus et de l’importance de vivre dans une « sobriété heureuse ». Dès lors, cultiver son potager est pour lui un acte militant face à la société de consommation.


Et surtout, il a voulu transmettre à son public l’idée que le fond du problème écologique n’est pas que les gens prennent conscience, mais que les gens élèvent leur conscience. Car on peut très bien être bio, écolo, trier ses déchets, prendre son vélo et exploiter son voisin.


Le problème serait-il alors avant tout philosophique ?

mardi 24 juin 2008

Rencontre avec M. de Ravignan, agro-économiste, sympathisant de solidarité

L’association solidarité fait partie de nos partenaires.

François de Ravignan est ingénieur agronome, ancien chercheur à l’Inra (institut national de la recherche agronomique). Il a longtemps travaillé dans les pays du Sud et est l’auteur de nombreux ouvrages, notamment sur la faim dans le monde. Son plus célèbre est certainement « La faim, pourquoi ? » édité aux éditions La Découverte.

Après avoir défendu la cause des paysans à travers le monde, il s’occupe aujourd’hui principalement d’une association d’aide à l’installation de jeunes agriculteurs.

Nous voulions rencontrer M. De Ravignan pour savoir si l’association solidarité pouvait nous soutenir dans notre projet et nous donner des contacts pour nos enquêtes en Inde.

C’est chez lui, à Greffeil dans l’Aude, que nous l’avons rencontré.

Installés à la table du jardin, nous avons profité des conseils avisés de cet agro-économiste sur notre travail, tout en dégustant paisiblement un chaï (thé indien : moitié eau, moitié lait avec des épices et du gingembre).

M. De Ravignan nous a expliqué que pour bien analyser la gestion d’un système naturel, il faut déjà comprendre comment il est structuré. C’est dans cette optique qu’il nous a gentiment emmené grimper le flan de la vallée voisine pour profiter d’une vue panoramique sur le village et les fermes alentours. Il nous a donné à cette occasion un cours de « lecture de paysage ». Nous avons appris combien il est important d’ouvrir ses yeux avant sa bouche pour comprendre un paysage agricole.

De retour dans le jardin, nous avons précisé notre périple en Inde et décidé des endroits les plus intéressants et les mieux adaptés à notre démarche.

M. de Ravignan nous a été d’une grande aide autant pour la réflexion que pour la logistique du voyage. Ce que nous retiendrons avant tout, c’est la gentillesse avec laquelle M. et Mme De Ravignan nous ont accueillis, écoutés et aidés. Notre projet a tout de suite attiré leur plus vive attention. Nous avons ressenti un réel intérêt pour notre démarche et notre volonté de bouger les choses. C’est ce genre de rencontres que nous trouvons très réconfortantes et qui nous aident à confirmer nos ambitions.

mardi 17 juin 2008

Rencontre avec M. Ruellan, professeur et spécialiste en pédologie


M. Ruellan était pédologue, professeur émérite à l’école d’agronomie de Rennes, il a était président de l'ORSTOM, du service environnement du CNRS ou encore de l'Institut de Recherche et de Développement. Très engagé politiquement il a milité sur des thématiques comme le développement et la libération des peuples - les relations Nord Sud - le développement durable - l'éducation au développement et à la solidarité internationale - l'organisation de la vie associative - les relations entre recherche scientifique et sociétés humaines.

M. Ruellan nous a expliqué que le sol est un corps naturel, structuré et dynamique. Il est le produit de l'air, de l'eau et de la vie agissant sur les roches. Cette entité est de plus en plus influencée par le développement des activités humaines.

Selon lui, pour mieux connaître et comprendre le sol, dans le but de mieux l'utiliser durablement, il faut savoir le regarder : regard et interprétaion de ses couleurs, de ses structures, de ses porosités, de la vie qui s'y développe, des transferts qui s'y produisent.

M. Ruellan pense que s’il y a un détachement actuel si fort au sol, c’est parce que cet élément nous est inconnu. L’éducation nationale développe depuis quelques années un travail de sensibilisation important sur l’eau ce qui n’est pas le cas de toutes les ressources naturelles. Il a écrit récemment une plaquette, intitulée Les sols pour l’avenir de la planète terre, pour informer le plus large public sur le sol et ses propriétés. Il pense également que pour qu’il y ai une vraie prise de conscience sur l’importance des sols, il faut faire de l’éducation. C’est pourquoi il cherche à mettre en place un cours où le sol est utilisé comme outils pour expliquer des phénomènes physiques, chimiques ou biologiques.

Nous avons réalisé lors de cette entrevue l'importance de l'éducation pour réellement sensibiliser les gens sur les problématiques environnementales.

vendredi 13 juin 2008

Rencontre avec M. Quenouille, un agriculteur conventionnel en Sologne

Nous avons donc rencontré notre premier agriculteur bien décidé à établir une relation entre son lien à la terre et ses pratiques agricoles. Ce dernier possède 250ha de SAU (surface agricole utile) sur lesquelles il cultive du blé, du maïs, de l’orge, des betteraves, de l’avoine de manière raisonnée.

Yves est très attaché à la nature. A l’image de son exploitation isolée au cœur de la forêt solognote, celui-ci fait très attention à entretenir la flore et la faune alentours.
Yves est bien conscient du mal qu’il fait à sa terre en y amenant tous ses intrants, cependant l’enjeux est au-delà : il faut nourrir la planète et selon lui, cela ne pourra se faire avec de l’agriculture biologique. « Le bio, c’est bien mais égoïste ».

Et puis surtout, dans sa situation, ce n’est pas viable. Il est trop spécialisé pour envisager une reconversion et quand bien même il le ferait, la population du village n’est pas selon lui prête à entrer dans le commerce de proximité.

Pourtant, Yves aimerait bien pouvoir shunter ces intermédiaires qui lui prennent toute sa marge. Alors quand il nous raconte avoir retrouver ces betteraves dans un super marché à 3.40€/kg, vous imaginez sa consternation lui qui les vend 0.10€/kg !

mardi 10 juin 2008

Nos partenaires

♣ CCFD : Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement, association internationale
Présentation / Historique :

Le CCFD est une association Loi 1901, reconnue d'utilité publique. Elle est composée de 28 mouvements et services d'Église (MSE). Le CCFD a reçu pour mandat de la Conférence des évêques de France de mobiliser la solidarité des chrétiens, notamment lors de la période de Carême au profit l'accomplissement de deux missions :

- appuyer des projets de développement

- sensibiliser l'opinion publique à la situation des pays pauvres.

Le soutien aux partenaires du Sud et de l'EstLe CCFD soutient les projets d'associations des pays où il intervient, généralement au profit des populations les plus vulnérables. Les acteurs locaux sont en effet les mieux placés pour agir dans leur contexte.Avec ces partenaires, le CCFD entretient des relations de long terme qui ne se limitent pas aux aspects financiers mais visent à construire ensemble une vision d'avenir et une stratégie dans la durée.
L'éducation au développementMieux formé et mieux informé chacun peut développer un esprit critique et devenir un acteur de solidarité internationale, à la mesure de ses possibilités. Le CCFD mène un travail d'éducation au développement afin de sensibiliser l'opinion aux réalités internationales et à la nécessité de la solidarité internationale.

Leur rôle dans notre projet :

Anne-Sophie Delecroix et Hatim Issoufaly (responsables du service Asie au CCFD Paris) que Bertrand a rencontrés à Paris au siège, suivent le déroulement du projet. C’est grâce à eux que nous avons obtenu une aide du CCFD de 2 000 €.
Aurélie Didier-Laurent et Karine Esteves, animatrices-formatrices délégués du CCFD respectivement en Alsace et en Midi-Pyrénées, sont chargées de diffuser notre film pour répondre à la mission éducative du CCFD.
Nous avons également rencontré M. Sourice, président du CCFD Haut-Rhin en Alsace, qui nous a donné énormément de contacts intéressant dans le milieux agricole de la région.

Lien internet : http://www.ccfd.asso.fr/


♣ ID : Initiative Développement

Présentation / Historique :

ID est une association de Solidarité Internationale (ONG) créée à Poitiers en janvier 1994, elle travaille aujourd'hui dans cinq pays : Haïti, le Bénin, les Comores et le Ghana et la Chine sur des programmes de développement. Les domaines d'action sont principalement :
· Accès aux services de base : santé, école, eau potable· Education à la santé et prévention du SIDA· Augmentation des revenus : agriculture, petits prêts productifs, accès à l'emploi, formation professionnelle· Formation et structuration communautaire.

Leur rôle dans le projet :

Après avoir rencontré Christophe Barron (responsable des contacts pour la Chine) à la terrasse d’un café à Paris, ID a décidé de nous aider à rencontrer les paysans chinois. En effet ID Chine va nous accueillir pendant deux mois dans la région du Guizhou à 2000 m d’altitude en moyenne.
En échange d’une aide logistique (traducteur, logement, déplacement sur place), nous allons réaliser un diagnostic agraire des bénéficiaires de l’aide d’ID. En effet, ceux-ci sont désormais équipés de réservoir à biogaz qui implique l’élevage de cochon donc la culture de luzerne…

Lien internet : http://www.id-ong.org/


♣ AASHA : association d’aide humanitaire en Inde

Présentation / historique :

Association humanitaire strasbourgeoise. Les membres de l'association récoltent des dons et financent des projets humanitaires (éducation et aides aux enfants indiens, projet d'assainissement de l'eau dans les villages)

Leur rôle dans le projet :
L’association a décidé de soutenir notre initiative à hauteur de 2 000 €.


♣ Solidarité

Historique / Présentation :


Association humanitaire qui affirme sa volonté de participer à la construction d’un monde où les relations entre les êtres humains permettent à tous de vivre décemment, d’affirmer leur identité sans domination ni exploitation, dans le respect de leur environnement.

Leur rôle dans notre projet :

M. François De Ravignan, agro-économiste sympathisant de l’association, suit notre projet et plus spécialement notre réflexion. M. Jean-Louis Bato, membre de l’association, nous accueille chez lui en Inde près de Madras et nous mettra en relation avec des villages, des associations et des agriculteurs dans l’Inde entière.

Lien internet : http://solidarite.asso.fr/

Salut à toi

Ca y est, c'est lancé, la frénésie des blogs nous a atteints nous aussi. Nous nous en allons alors vous raconter nos petites aventures croustillantes, farfelues et parfois même inattendues.
D'abord faisons le point sur cet étrange intitulé qu'est le “retour à la terre”…
…Avec les enjeux environnementaux et agricoles actuels, nous cherchons dans les pays du Nord à développer une agriculture alternative : à la fois productive et respectueuse de l’environnement naturel, social et économique. La prise de conscience de la population française est grandissante chaque jour. Beaucoup d’entre nous cherchent à améliorer leur mode de consommation et à diminuer leur impact sur la terre. Nous pouvons cependant constater que, malgré ce nouvel élan des citoyens, les initiatives restent ponctuelles. Le réel changement, celui de l’ensemble de notre société, ne semble pas encore à l’ordre du jour. Il y a des actions, mais elles sont isolées, comment faire pour les regrouper et aller plus loin ? Pourquoi, face à une telle urgence, la situation ne se débloque-t-elle pas ? La prise de conscience est-elle suffisante ? Faut-il aller plus loin ? À travers nos études en agronomie, nous avons parfois pu constater un divorce entre l’homme et la nature. En effet, nous avons d’abord perdu notre lien physique à la terre en exploitant le sol du haut de nos tracteurs ou en vivant dans des villes isolées de la nature. Ensuite, même si les scientifiques connaissent de mieux en mieux les sols, le citoyen moyen semble avoir parfois perdu le lien biologique à la terre. Ce qui était évident hier est parfois oublié aujourd’hui ; nous ne connaissons plus les saisons des fruits et légumes que nous consommons chaque jour. Enfin, le lien philosophique, voire spirituel semble aussi délaissé. La terre est d’abord considérée comme une source de revenu avant d’être la source de notre vie.
Le projet « Retour à la terre » se propose d’étudier comment dépasser et aller plus loin que la seule prise de conscience en réfléchissant sur ces différents liens à la terre.

Est ce que remettre la terre au centre des préoccupations permettrait de lancer un changement plus profond de l’agriculture pour tendre vers un système agricole plus respectueux de l’environnement naturel, social et économique ?

Pour cela, nous allons mener une étude fondée sur un travail de terrain mené en Chine, en Inde et en France. Nous voulons observer d’autres façons de considérer la terre et étudier l’impact que cela a sur les pratiques agricoles mises en place. Le résultat de nos enquêtes et de notre réflexion quant à la problématique de départ sera restitué sous forme d’un documentaire qui sera diffusé au plus large public en France. Le but étant que chaque spectateur s’interroge sur son propre lien à la terre.