mardi 16 décembre 2008

Morena, we'll be back !

Nous venons de passer quatre jours à Morena, dans la petite maison de Ramu Parihar et sa famille (Bertrand y avait passé dix jours l'année dernière). L'accueil fut assez incroyable. Ramu et son meilleur ami, Sonu, nous ont attrapés à la gare ou plutôt nous ont sauté dessus et nous ont couverts de colliers de fleurs. Leur voisin qui était aussi présent pour voir l’arrivée des deux blancs, n'a d'ailleurs pas osé passer son collier autour du cou de Sophie (la relation envers les filles est ici très différente). Un peu complètement surpris, nous ne réalisons pas encore que ce n'est que le début d'une longue période de chaleur et de cadeaux...


Devant la gare, une voiture est là, elle nous attend depuis 1h (les trains indiens sont toujours en retard !). Sous le regard ébahi d'une centaine d'indiens, nous montons à bord du véhicule.
A notre arrivée, un chai (thé indien) est déjà prêt, mais a une différence près, c'est qu'il a été préparé avec le lait de leur vache ou plutôt de leur buffalo. Dans cette petite ville, ou du moins dans notre rue, presque toutes les maisons ont
une vache.


Le premier soir, on a établi le programme avec le papa et Ramu, puis nous sommes allés manger. Nous sommes déjà invités par un voisin, mais la famille de Ramu veut aussi nous préparer notre premier repas de bienvenue. Nous ferons donc deux repas. Ravin, le voisin et ami de Ramu, est un jeune de 24 ans très riche. Il nous emmène dans l'hôtel "chic" de Morena pour faire quelque chose d’extraordinaire pour les jeunes du coin : boire de l'alcool. Bien sûr, pour faire les 500 mètres qui nous séparent de l'hôtel, nous prenons la voiture, c'est plus classe. On commande deux petits plats pour tout le monde et un peu de vin. Le vin indien est en fait du whisky. Il est imbuvable, mais c'est tellement gentil qu'on boit quand même. Au même moment dans le restaurant, le fils du chef des policiers du coin (environ 14 ans), fête son anniversaire. Que des garçons évidemment. D'abord un, puis deux, puis tous viennent nous demander un autographe. Un peu surpris, c'est finalement avec plaisir que nous jouons nos stars. Le vrai défi étant d'arriver à écrire sans faute le nom de ces indiens. On a même eu l'honneur d'être filmés.

Le ventre absolument plein, nous sommes rentrés pour notre deuxième repas. En tant que bon français nous nous attendions a une table dressée avec toute la famille déjà assise à nous attendre... et bien non, non, non ! On nous a conviés à nous asseoir au bureau de la chambre où on nous a servi nos plats. Oui, en Inde, les invités sont considérés comme des dieux, ils mangent avant tout le monde. Même notre ami Ramu nous a regardés manger. C'est le ventre explosé que nous nous sommes finalement couchés.

Dès le lendemain, nous avons loué une voiture pour rencontrer des agriculteurs. Dans cette région, le Madhya Pradesh, les terres sont principalement accaparées par de grands propriétaires fonciers (parfois 50 acres). Il y a donc en conséquence aussi beaucoup de paysans sans-terre.

Les conditions agricoles sont sensiblement identiques au Bihar. La aussi, la foret a été presque entièrement coupée. L'érosion y est peut-être encore plus impressionnante. Quoiqu'il en soit, à conditions similaires, nous avons trouvé des résultats similaires à ceux de Bankey Bazar. Nous avons donc decidé de pousser la question sur le lien spirituel religieux à la terre. Nous voulions savoir, si ils ne respectent pas leur terre qu’ils vénèrent tant, est-ce que les dieux peuvent se fâcher.

Nous avons rencontré un paysan sans-terre de la sous-caste des Dalits, pour qui la terre, qu'il ne possède pas, relève d'une importance toute particulière, en conséquence, il nous a garanti : "Si un jour on me donne de la terre, c'est sûr, j'en prendrais vraiment soin !". Pourtant, lui aussi, nous a avoué vouloir utiliser des engrais chimiques si on lui donnait des terres.
Tous les paysans que nous avons rencontres, grands comme petits, nous ont dit qu'ils considéraient la terre comme leur mère. Ils savent également tous que les produits chimiques tuent cette terre. Lorsqu'on les met face à cette réalité et surtout face au jugement des dieux, ils nous répondent qu'ils aimeraient bien nourrir leur terre-mere en y appliquant uniquement des engrais "bio", mais eux aussi doivent manger. Alors tant pis si les dieux sont fâchés, ils disent ne pas avoir le choix.


Même nous qui sommes de fervents défenseurs de l'agriculture bio, il faut bien avouer que dans certains cas, les engrais chimiques sont absolument nécessaires pour nourrir des gens à court terme, même si à long terme des problèmes de sous production, de pollution, d'érosion... deviendront de plus en plus graves.

Par contre, cette excuse nous a semblé parfois un peu limitée quand le paysan en face de nous était un grand propriétaire. Il a largement assez de nourriture pour bien manger et ça ne dépend que de sa propre volonté que de réaliser une agriculture plus « raisonnée ». Peut-être que les dieux seront moins cléments envers lui ?
Certains nous avoueront même que les dieux sont déjà fâchés puisque certaines familles ont des maladies à cause des pesticides...


De retour à Morena, nous avons continué nos visites. D'abord le responsable gouvernemental de la gestion des pesticides, mais ce fut peine perdue. La langue de bois n'est pas réservée qu’à nos politiciens !

Nous avons également visité une usine de production de moutarde. Ce fut, cette fois-ci, bouleversant. Les deux frères qui gèrent l'entreprise sont richissimes. Ils emploient une petite armée de pauvres contraints d'accepter n'importe quel boulot (il y a plus de 10% de chômage en Inde). On a pu demander à l'un d'entre eux quelles sont ses conditions de travail. A cause des vapeurs de moutarde, tous les soirs ils ont les yeux qui les piquent et en deviennent malades (nous sommes allés a l'intérieur de la pièce où on presse les grains de moutarde et ben nous pouvons garantir que l'expression "j'ai la moutarde qui monte au nez" est trop faible, ça monte jusqu'aux yeux !) et tout ça pour 12h et 100 roupies par jour (1 euro 70 à peu près). Peut-être encore plus grave, les deux usines qui se sont installées à Morena ont détruit toutes les petites fabriques artisanales qui faisaient vivre des milliers de familles. Leur huile était d'ailleurs de bien meilleure qualité d'après Ramu. Bref, tout ça encore une fois pour enrichir seulement 5-6 personnes au dépend de milliers d'autres...

Pendant les deux derniers jours, nous avons profité pleinement de nos amis indiens. Sophie s'est encore fait de nouvelles copines qui se sont amusées à l'habiller un peu comme une poupée barbie. D'abord en saree, puis en kurta et enfin, le clou du spectacle avec la robe de mariage de la femme du frère de Ramu. Le dernier déguisement a été mis en secret. Ramu et son père ne devaient surtout pas être au courant. Peut-être que le fils aîné de la famille aurait très mal pris de voir quelqu'un d'autre porter la robe de mariage de sa femme ? Ou alors peut-être que ce genre de distraction nuit a l'honneur de la famille ? Les femmes de la maison nous ont paru très brimées. Même lorsque nous nous amusions à faire des rotis (crêpes de pain) avec elles, il ne fallait pas que les hommes soient au courant.



Autre tradition très étrange, par respect pour son mari, une femme mariée ne doit pas montrer son visage a un homme plus âgé que son mari. La belle-fille mettait donc son saree comme un voile en présence du père.
Autre chose originale : nous avons un peu honte de le dire, nous qui parlons de "retour à la terre" et qui dénonçons la rupture des villes avec la nature... mais nous avons trait notre première vache, qui est d'ailleurs un buffle.

Enfin, nous avons profité de ces moments pour essayer le sport national, le criquet. Dur dur dur...


Vraiment, merci encore Ramu, papa, maman, frère, soeur, de Ramu, nous n'oublierons pas votre accueil.


Morena, we will be back !

Vive le coton BT

Après un passage a Pondichery et à Auroville, nous quittons le sud de l'Inde doucement. Nous faisons une étape à Chennai. La mousson, qui arrive avec 3 semaines de retard (ah ce réchauffement climatique !), y est impressionnante. Les rues sont totalement innondées, les rickshaws galèrent pour se déplacer. Nous aussi d'ailleurs. Impossible de faire 100 m sans être trempés. Nous nous résignons et acceptons que les 2 jours à Chennai se feront sous les signes de la pluie et du mouillé. Puis c'est le Tamil Nadu que nous quittons en prenant un train pour rejoindre la capitale de l'Andra Pradesh, Hyderabad.
Adieu Tamil Nadu, mousson, 32 degrés, noix de cajou et moustiques. Laissons place au climat continental, à notre grand bonheur, plus sec et plus frais.
Notre objectif est très précis : retrouver, Amandine, une amie à nous de l'ENSAT qui fait un stage dans un énorme centre scientifique, ICRISAT. Elle y fait une étude sur le coton transgénique BT et l'utilisation des pesticides. Nous avons pensé que ca pourrait être une étape intéressante pour notre travail.

Ce que nous ne savions pas en quittant le Tamil Nadu et en allant à ICRISAT, c'est qu'on quittait aussi l'Inde. En effet, ce centre ressemble plus à un campus américain qu'à l'ambiance des rues indiennes. Le site est énorme avec beaucoup, beaucoup (trop) d'espace.

Tout est fliqué, interdiction de faire des photos dans le campus, fouille à l'entrée. Tout est payant et surtout tout est cher. Nous avons l'obligation de prendre deux chambres à 500 rps chacune (8 euros environ). Que nenni ! Tout cela ne nous convient pas tellement, nous qui nous sommes habitués à des logements à 3 euros la nuit pour deux. Heureusement, grâce à notre tchatche incommensurable, on a fini par être acceptés gratuitement comme invités dans deux appartements d'amis d'Amandine. Nous aurons même droit ensuite à un chauffeur et un traducteur à disposition pour nos interviews sur le terrain.

Notre arrivée à ICRISAT s'est faite un jour pas comme les autres. En effet, la date du 26/11/08 résonnera à présent dans la tête de tous les indiens. C'est quelques heures après notre arrivée que nous apprenons les faits tragiques : "5 bombes ont explosé à Mumbai, il y a au moins une centaine de morts. La gare, des restaurants, des hôpitaux et deux hôtels de luxe ont été attaqués, des touristes auraient été tués"...

Depuis ce jour là , il n'y a pas eu un jour sans entendre parler de ces attentats, du terrorisme en Inde et du Pakistan ! Malgré l'horreur des faits, cet évènement aura eu l'avantage de faire renaître un débat sur la relation entre l'Inde et le Pakistan. Elle nous aura permis à nous, de mieux comprendre leurs histoires et de découvrir le racisme et la haine qui pouvait encore exister entre ces deux nations depuis la partition. Nous avons participé à de nombreux débats sur les represailles attendues. Faut-il oui ou non déclarer la guerre au Pakistan ?... Mais tout cela est un autre débat....

Revenons à l'ICRISAT. Dès le 1er jour, nous nous attelons à notre travail. Nous partons dans le village modèle du centre, Kothapally. Notre première interview est celle d'un agriculteur de coton. Il fait du coton transgénique depuis 4 ans, du "Coton BT", ou encore appelé Coton Monsanto (ce nom dira peut etre quelque chose a quelques uns d'entre vous...). D'ailleurs il n'est pas le seul, tout le monde dans la région fait des OGM. Il en vante les mérites. Depuis le coton BT, il utilise moins de pesticides. Avant, il avait des allergies graves à cause des produits chimiques, maintenant comme il épand moins de pesticides, tout va mieux. Cette nouvelle graine est pour lui complètement magique et comme en magie, il n'a pas la moindre idée de comment expliquer comment ça marche. Il ne sait pas ce qu'est un OGM. Il nous dit, par contre, qu'il sait que ca n'a pas d'impact sur la santé humaine et sur l'environnement... ah bon ?

Le traducteur nous expliquera par la suite que s'il ne pleut pas assez, comme cette année, les rendements sont très mauvais avec le BT, pire qu'avec une graine classique. Il nous avouera également que les insectes de la région commence à développer une résistance au BT et que cette graine transgénique n'est maintenant plus assez efficace. On leur a promis une nouvelle graine plus résistante... et les paysans, désormais tous dependants de cette nouvelle technologie, y mettront tous leurs espoirs. N'ont-ils vraiment pas compris que le schéma sera toujours le même ? Une fois qu'on mettera un nouveau gène dans ces graines, les insectes se selectionneront naturellement et il faudra en trouver une autre encore plus résistante. Malheureusement, le manque d'éducation et la pauvreté poussent presque toujours les paysans à penser à très court terme. Jusqu'où iront-ils ? Jusqu'où iront les grosses firmes comme celle de Monsanto, qui elles savent tout cela, pour se faire du pognon ?

Bref, la conclusion que nous avons tiré d'une telle interview, comme de beaucoup d'autres, c'est qu'il y a un manque de connaissances évident, que les petits paysans très peu éduqués ont bon dos pour que les grosses firmes fassent leurs experiences et se fassent des bénéfices. Bien sur les rendements actuels sont meilleurs, bien sur ils utilisent moins de pesticides, mais pour combien de temps ? Les OGM ne sont pas une solution durable, surtout quand ils sont aussi mal maîtrisés.

La deuxième rencontre que nous avons faite a été avec le leader du village. Nous n'avons pas parlé OGM cette fois. Le débat s'est plutôt orienté sur la place de l'agriculture en Inde. Celui ci nous a très bien expliqué qu'à l'inverse de la France, le métier d'agriculteur est très bien vu en Inde. "L'agriculteur, c'est le roi". Même s'il est mal payé, même si son travail est manuel et non intellectuel, le paysan a une très bonne réputation. Les indiens des villes se souviennent encore que c'est grâce à eux qu'ils vivent. En Inde, l'exode rurale est plus récente qu'en France. Tout le monde a dans sa famille un agriculteur et sait a qu'elle point c'est dur et beau de nourrir les gens.

Après encore quelques rencontres, nous sommes montés dans notre carosse, qui nous a ramenés tranquille-émile à la maison pour l'heure du thé. Le plus gros du travail étant fait, nous avons profité des jours suivants pour visiter Hyderabad, une des villes les plus musulmanes d'Inde. Il nous faudra une heure et demie pour atteindre le centre ville. Hyderabad est assez étouffant, des voitures et des voitures et des gens et des gens, partout. Deux heures en ville sont suffisantes à achever quelqu'un. L'ambiance en est, cependant, très mouvementée et rigolote. Quelques endroits d'Hyderabad sont très jolis, comme le fameux monument, Charminar, dans le quartier musulman, entouré de bazars.

Dès le lundi soir, nous sommes repartis pour une journée et deux nuits ininterrompues de train pour rejoindre le Bihar (au nord-est). C'est triste de laisser notre amie Amandine dans sa petite chambre perdue au milieu de ce grand centre international, mais en même temps c'est agréable de retrouver l'agitation de l'Inde.

Bankey le gros Bazar

Le temple du soleil, celui de Vishnu et celui de sa femme protègent la petite ville de Bankey Bazar (2000 hab). Située à quelques dizaines de kilomètres de Gaya et 250 de Varanassi, capitale religieuse de l'Inde hindouiste, cette petite ville n'en est pas moins musulmane. Son autre particularité est d'acceuillir un centre d'Ekta Parishad, association paysanne dont le but est d'unir les pauvres des campagnes (dont la plupart sont paysans) sous une même bannière et de porter leurs revendications à l'échelle nationale. Longtemps, cette population, pourtant majoritaire, n'a pu se défendre à cause de son isolement, de sa pauvreté et de son analphabétisme. Aujourd'hui, l'espoir renait peu a peu.

Ici, a Bankey Bazar, la terre est un enjeu majeur. C'est en effet une ressource qui se fait de plus en plus rare quand la population est de plus en plus nombreuse. A chaque génération, on distribue toujours moins de terre. Aujourd'hui, beaucoup de familles doivent se contenter d'un acre (0.40 hectare) alors que d'autres possèdent jusqu'à 10 hectares ou (25 acres) et que le gouvernement ou les temples possèdent la majorité des terres qu'ils laissent à l'abandon.

Face à cela, certains pauvres soutiennent Ekta Parishad et leurs actions, mais d'autres ont pris les armes et ont rejoint l'armée des Naxalites. Il y a 10 ans, lorsque ce mouvement rebel s'est formé, ces robins des bois des temps modernes volaient les riches (pillages, enlèvements, occupations de terres...) pour donner aux pauvres. Ils attaquaient également les postes de police locaux et assassinaient même parfois les officiers qui soutenait la cause des grands propriétaires à coup de liasses de billets passées sous la table. Aujourd'hui, les actions sont toujours les mêmes, mais la part redistribuée aux pauvres a tendance à diminuer lorsqu'elle passe entre les mains de leaders rebelles peu scrupuleux. Si un jour vous croisez en Inde un sans-terre bien habillé, méfiez-vous, il pourrait vous enlever pour réclamer une rançon !

D'autres comme Ekta Parishad ont choisi la voie de la non-violence. Leurs objectifs sont les mêmes, mais leurs moyens d'actions s'appuient sur la désobéissance civile. Pour récupérer des terres, ils s'organisent en groupe de 100 a 200 personnes et commencent à cultiver les terres inexploitées des temples ou de l'office gouvernemental des forêts. Lorsque la police arrive, ils revendiquent ces terres pour ceux qui en ont besoin et qui la travaillent comme ils sont en train de le faire. La police arrête généralement une demi-douzaine de personnes, mais devant l'innébranlable motivation de ces sans-terres, le gouvernement renonce dans tous les cas et donne ses terres. Depuis 2001, début de la présence d'Ekta Parishad à Bankey Bazar, plus de 150 familles se sont vues distribuer environs 2 acres chacune. C'est un bel exemple pour ceux qui seraient tentés de prendre les armes.

En ce qui nous concerne, nous sommes venus ici rencontrer les peuples autochtones de cette région pauvre et encore relativement isolée de l'Inde (l'abscence d'électricité, de routes en bon état retarde la vague de modernisme qui traverse l'Inde actuellement). Nous pensions donc trouver des peuples pas encore atteints par la fièvre de la science et de la consommation et donc avec des pratiques agricoles encore traditionnelles. Malheureusement, les adivasis (litteralement "premier peuple") ou les dalits (basse caste) ont très souvent été chassés de la terre de leurs ancêtres. Ceux que nous avons rencontrés étaient bien souvent des sans-terres ou ne possèdaient qu'un ou deux acres. Privés de terre, leur lien à la terre est d'autant plus fort. Moins on a de terre, plus celle-ci devient importante. Pourtant, contrairement à ce qu'on pourrait attendre, ils utilisent dans leurs champs pesticides et engrais chimiques. Dans le Bihar, manger est un enjeu de tous les jours, or sans fertilisant, le sol est si pauvre que leurs petits bouts de terre ne suffiraient pas à nourrir leur famille. Il faut comprendre que cette région a été entièrement métamorphosée après la révolution verte. A cette époque, vers 1985, on a voulu moderniser l'agriculture. On a donc déforesté pour agrandir les parcelles. Aujourd' hui, le paysage ressemble à un immense désert. Sans arbres, l'eau n'est plus retenue dans le sol et ruisselle vers la mer. La terre est craquelée, dure et très pauvre, on a vraiment l'impression qu'elle est morte. En plus de cela, lors de la saison des pluies, les enormes précipitations emportent tout ce sol comme des feuilles mortes. On voit parfois dans le paysage des formes impressionnantes que l'érosion a dessinées au fil des moussons. Pendant la saison sèche, c'est le vent qui emporte le sol dans un immense nuage de poussière. Pendant notre court sejour, nous n'avons jamais vu de ciel bleu. Mais le plus dur dans cette histoire, c'est que les sols sont devenus si pauvres qu'il est devenu impossible de faire pousser quelque chose sans engrais chimiques.

Dans une situation avec un sol si pauvre comme a Bankey Bazar, les conditions naturelles imposent (presque) aux agriculteurs le mode de culture qu'ils utilisent.

Ce petit passage par le Bihar nous a permis de voir de près la pauvreté dont on entend parler à la télé. Ce qui nous a un peu perturbés, c'est de ne pas être tellement perturbés justement, face à de telles conditions de vie. Les gens sont malheureux, mais ils n'en ont pas l'air. On a vu des enfants aux membres déformés à cause de contaminations dans l'eau, et comme si on était blasé, ou comme si on avait déjà trop conscience de ces difficultés, on a pas été plus mal que ca. On se demande si c'est pas une réaction naturelle aussi, une façon de se protéger face à toutes ces images trop dures finalement. Il existe peut-être naturellement une barrière qui nous protège, car en réalité on est incapable de supporter de voir des gens aussi mal. Des gens qui en même temps ont un regard fort et intense, un regard dur et déterminé qui montre qu'ils n'ont plus peur de rien et qu'ils sont fiers de vivre ici. Les plus impressionnantes, c'était sans doute les femmes. Elles ont décidé de se prendre en main et ont crée des groupes de discussion. Ensemble, elles décident de ce qui est bien pour elles et leurs enfants. Elles font des emprunts groupés aux banques, pour investir ensemble dans leur agriculture, parce qu'elles veulent, elles aussi, faire partie du monde qui les entoure et essayer d'avancer.

lundi 15 décembre 2008

Fiche 3

- En Inde, tous les hindous portent des leur naissance une corde autour des hanches, sensee repousser les mauvais esprits. Ils gardent la meme toute la vie, quand ils grandissent ils rajoutent juste un bout de corde
- En Inde, ils affichent le nom et la place attribuee a l'entree du train
- Pondichery est une ville detaxee
- Les indiens dansent au cinema quand il y a de la musique
- Les femmes indiennes sont tres peu consideree alors que la femme europeenne est tres respectee
- Les indiens sont obsedes, dans le vieux Dehli, les filles se font toucher les fesses le soir
- Les indiens sont tres croyants
- Dans certaines villes il n'existe pas de mariage d'amour, tous les mariages sont arranges
- Dans certaines ecoles ou on enseigne l'anglais a haut niveau, il est interdit de parler hindi. Si les eleves le font, ils se font frapper
- Les indiens mettent du sel sur leurs fruits
- En Inde, les invites sont vus comme des Dieux, ils sont donc recus comme des rois
- A la campagne ou dans des petites villes comme celles de la taille de Strasbourg, tout le monde a une vache pour avoir son propre lait. D'ailleurs enormement de vaches se balladent dans les rues entre les voitures et les rickshaws et ont ete la cause de nombreux accidents
- Les hindous sont souvent tres racistes envers les musulmans
- Le beurre des vaches est jaune alors que celui d'un buffalo est blanc
- En Inde, les carottes sont rouges
- Les femmes hindous mariees sont obligees de cacher leur visage derriere un voile des qu'elle croise un homme plus age que leur mari

Fiche 2

- En Malaisie, le roi change tous les 5 ans
- En Malaisie, il n'y a que 50 % de malais
- En Thailande, il serait tres mal vu de rattraper des billets qui s'envolent avec le pied. En effet, on retrouve l'image du roi sur tous les billets et marcher dessus serait comme marcher sur la tete du roi
- En Thailande, il faut absolument eviter de cogner la tete de quelqu'un car comme c'est la partie la plus procche du ciel, elle est sacree
- On peut trouver dans les bars en Thailande des milk shakes aux champignons hallucinogenes

Bibi King

Nous sommes à l'IITPD, le centre de monsieur Bato, depuis 3 jours et nous apprenons quelques mots d'Hindi pour baraguiner quelque chose avec les membres du centre. Presque tous viennent du Bihar, pourtant l'un d'entre eux semble différent. Il est très grand, il est plus blanc que ses collègues, couleur café au lait, mais comme eux il parle Hindi et porte une belle moustache. Son nom est BiBi, ou du moins c'est comme ça que les gens qui sont incapables de prononcer son nom (comme nous) l'appellent. En réalité, il vient du Népal. Il parle anglais, Hindi et Tamul en plus de sa langue natale. C'est un ami a lui qui lui a parlé d'un poste de garde de nuit a l'IITPD. Agriculteur au Nepal, ne gagnant pas un sou, il n'a pas hésité à quitter son pays natal et à parcourir quelques 1800 km pour arriver dans le Tamil Nadu. Il a laissé ses terres à son frère et ses deux enfants à sa femme. Le plus jeune a 6-7 ans et l'autre 14-15 ans, nous dit-il.
Le travail de garde de nuit était extrêmement ennuyeux. Imaginez passer toutes vos nuits à lutter contre la fatigue pour éviter un danger qui ne vient jamais. Heureusement, comme il montrait beaucoup de bonne volonté, on lui a demandé de faire plein d'autres petites choses. C'est vrai qu'il travaille bien. Il est tout le temps à droite à gauche pour réparer l'électricité, faire les courses, arranger les petits problèmes de chacun et c'est même lui le meilleur chasseur de crabe du centre. Malgré ces milliards de petites choses à faire, il nous a meme aidés à traduire quelques interviews.
Bibi fait parti de ce genre de gens qui ne ferait pas de mal à une mouche, qui sourit tout le temps et qui se plierait en quatre pour t'aider. Il ne dit jamais non et ne sait pas s'enerver. Il est un peu timide, un peu mal à l'aise, ce qui lui donne un air très attachant.
Pourtant comme beaucoup de gens qu'on a rencontrés, lorsqu'il se confie, on comprend que derrière ce sourrire et cette gentillesse, se cache un lourd vécu. Un soir, nous avons longuement discuté. C'est comme cela que nous avons appris que son frère est mort le mois dernier. Bien sûr, il n'a pas pu aller à son enterrement... Et puis sa femme souffre d'une maladie à la gorge qui leur coute beaucoup d'argent sans grande amélioration de sa santé. Elle prend beaucoup de médicaments et a dû quitter ses enfants pour venir se faire soigner près de son mari. Ses enfants se retrouvent seuls au Nepal pour s'occupper de leur grand-mère. Il ne va pas les voir pendant au moins un an. Le plus dur est certainement de le voir impuissant face à ces malheurs qui s'acharnent sur lui : "Mais quand on est pauvre, comment faire autrement ?" finit-il par nous confier...

Auroville la grosse blague

"Vous allez en Inde ? Vous n' allez pas voir Auroville ?", voilà la question qu'on n'a pas cessée de nous poser avant et lors de notre voyage en Inde. Intrigués par tant de solicitation à découvrir cette ville, nous sommes finalement allés y faire un tour.

Auroville est un petite ville de 3000 habitants, située à 10 km au nord de Pondichery. Au lieu de ville, nous ferions mieux de parler de communauté ou de bulle en Inde.

Auroville a été créée en 1968 par une française. Cette dame qui a eu des troubles psychiatriques graves a déménagé en Inde où elle se sentait plus à sa place. En Inde, elle a eu une relation très particulière avec un indien, Sri Aurobindo, d'abord militant pour l'indépendance de l'Inde, il a ensuite consacré sa vie au yoga et à la réflexion sur la conscience de soi. Ces deux personnages atypiques ont eu, dans les années 50, une énorme influence sur des millions de gens dans le Tamil Nadu. Ceci est notemment dû à la création de leur ashram, encore célèbre aujourd'hui. Un ashram est une instituion dirigée par un homme, un "Gourou" qui transmet à ses disciples sa philosophie et les aide à aller plus loin dans leur méditation et dans leur cheminement interieur. En France, nous appelerions ça des sectes, mais en Inde les ashrams sont tres répandus et n'ont pas ce côté péjoratif. Il en existe partout. Les indiens ont, de manière générale, souvent besoin d'un guide ou d'une idole, une personne à admirer, voire à adorer. Cette personne les prend par la main, un peu comme une mère. Beaucoup d'indiens sont en fait de grands enfants. Les garçons sont totalement dépendants de leur mère qui leur a toujours tout fait, et les femmes sont souvent très influençables. Le contraste est saisissant avec notre culture française, où on nous apprend à être autonome et à vivre seul. Dans certains ashrams, les adeptes finissent par avoir tellement confiance en leur maître qu'ils obéissent à tous ses souhaits. De cette manière, Sri Aurobindo et sa concubine française ont eu une influence absolument démentielle. Ils possèdent la moitié du quartier riche à Pondichery, ont construit des écoles, hôpitaux, lieux de méditation. Leur influence est telle qu'aucun magasin de la ville et même des environs n'affiche pas la photo du couple. Il paraîtrait même que les commerces rebelles subiraient des pressions. Le centre de Pondy baigne dans cette ambiance. On peut encore voir défiler des gens habillés avec un short et coiffés de turbans, l'habit officiel de l'ashram. Chaque jour, des centaines d'indiens vont se recueillir sur la tombe de leurs gourous. Bref une chose est sure, cet ashram a une position confortable autant dans la tête des gens que dans leur compte en banque.

Mais revenons à Auroville. Cette ville internationale, comprenant 50 % d'étrangers, a été reconnue par le président indien et les 124 nations présentes lors de son inauguration. Son but est, selon sa créatrice, appelée "mère", de créer une ville parfaite : "le lieu d'une vie communautaire universelle, où hommes et femmes apprendraient à vivre en paix, dans une parfaite harmonie, au-delà de toutes croyances, opinions politiques et nationalités". C'est en quelques sortes un vaste champs expérimentale d'amelioration de l'espece humaine. Chacun y travaille à la decouverte de soi et à son cheminement interieur pour se rapprocher individuellement de l'être parfait et collectivement de la communauté parfaite (pour en savoir plus http://www.auroville.info/realization/index.htm).

Pendant notre séjour sur place, nous avons logé gratuitement au jardin botanique en échange de quelques heures de travail le matin. Nous avons ainsi passé une semaine immergés dans la vie aurovilienne. Bien sûr, ce fut trop court pour tout comprendre de la philosophie locale, cependant ce fut suffisant pour se faire une première opinion.

Nous nous sommes concentrés sur l'étude de l'agriculture, mais Auroville est aussi et surtout connue comme un haut lieu pour la méditation et l'art. En ce qui concerne l'agriculture, on y a incontestablement vu des choses très intéressantes.

Lors de sa création, Auroville était un désert. Aujourd'hui, on y trouve des fermes aux terres parfois très fertiles et une forêt dense comme jamais nul part ailleurs. Nous avons rencontré Bernard, un suisse, installé à Auroville depuis 75, qui habite avec sa femme une maison assez éloignée du centre ville. Lors de son installation, il y a environ 15 ans, la maison était entourée de ce même désert de cailloux qui existait autrefois à la place d'Auroville. A force de patience et en utilisant uniquement des méthodes naturelles "en prenant comme exemple la nature", selon ses propres mots, sa maison est aujourd'hui juxtaposée à un jardin qui nous a semblé très fertile (terre noire, humide et présence de nombreux vers, insectes...) et a une forêt presque dense. Comment ont-ils fait pour passer d'un désert a un lieu riche en vie ? Grâce a un arbre ou plutôt grâce aux feuilles de l'Accacia d'Australie qui est capable de pousser sur ces sols très caillouteux. Celles-ci, soigneusement ramassées et compostées ont fini par créer du sol. Une fois la forêt développée, les accacias disparaissent peu à peu pour laisser la place aux espèces d'arbres natives. Un travail absolument incroyable qui mériterait d'être plus étudié...

Nous avons également rencontré une anglaise, Priya, qui a crée sa propre ferme, le "Buddha Garden" ou plutôt sa propre communauté. En effet, une dizaine, selon les saisons, de personnes sont présentes sur la ferme pour aider le matin de 6h30 a 9h en échange d'un petit déjeuner et d'une chambre bon marché. Ce sont soient des aurovilliens, soient des étrangers de passage. Les cultures complètement "bio" sont destinées à alimenter la cantine solaire (elle fonctionne à l'énergie solaire) d'Auroville.

Concernant notre projet et notre problématique sur le rapport à la terre des paysans, il est incontestable que ces gens ont un lien très fort à la nature. En effet, contrairement à beaucoup d'agriculteurs, ils ont fait le choix de devenir paysan, ensuite ils ont fait le choix de devenir aurovilliens. Le travail physique est là-bas considéré comme un moyen indispensable pour se découvrir et se comprendre. C'est en quelques sortes un moment de méditation, travailler directement la terre un moyen d'entrer en contact avec "l'énergie" des éléments. Ici tout est évoqué en terme d'énergie. Ca nous a d'abord surpris, mais en y réfléchissant, cette approche des choses est très intéressante et permet de mettre un mot sur ce que l'on ressent face a quelque chose. La beaute, l'harmonie ou simplement l'ambiance d'un paysage, d'un jardin ou d'un arbre peut-être saisissante, on dira alors qu'on ressent l'énergie qui s'en dégage. Bref, ces énergies relient très fortement les paysans à leur terre. Le lien philosophique ou spirituel est donc très fort, de même que le lien physique puisque presque tout est fait à la main. Enfin, le lien et la connaissance biologique est également très fort. On utilise à Auroville des techniques en agriculture biologique à la pointe des connaissances mondiales. Ce fut très surprenant pour nous, car des gens comme Bernard ou Priya n'avaient, avant leur arrivée, aucun lien avec le métier d'agriculteur.

Pourtant, malgré toutes ces choses passionnantes, nous sommes repartis avec une idée très mitigée d'Auroville. Il se dégage dans cette ville quelque chose de très étrange (peut-être une sorte d'énergie) qui met mal à l'aise, sans qu'on sache expliquer pourquoi. Ensuite, de façon plus rationnelle, la raison même d'Auroville est gênante. Ces gens veulent tous un monde meilleur et ont décidé de créer un endroit pouvant un jour servir de modèle au monde. Ils vivent donc dans de bonnes conditions pendant que le monde souffre. Selon nous, si on veut "sauver le monde", il faut le faire directement au contact des populations et pas seuls dans son coin que ce soit pour améliorer leurs conditions de vie ou réfléchir sur notre nature et notre rôle sur terre.

Ensuite, cette ville n'est pas aussi parfaite que son principe. Dans la plupart des fermes (le Buddha Garden est une exception), un blanc aurovillien gère les décisions pendant qu'une armée de locaux, piochés dans les villages alentours, font le travail physique pour des salaires ridicules. Auroville est une bulle coupée du monde quand ça l'arrange, et cependant, ouverte aux touristes et aux travailleurs sous-payés pour des raisons économiques. Enfin, sujet qui nous touche particulièrement, Auroville a acheté et achète des terres aux pauvres paysans tamuls qui voient leurs terres diminuées au rythme où les terres d'Auroville s'aggrandissent. Pourtant, Auroville compte seulement 150 hab/km² dans un pays qui en compte environ 350.
Le bilan sur notre visite à Auroville est mitigé. Ce qui est sûr, c'est que ça a été une expérience tres intéressante que nous recommandons à toute personne qui compte aller en Inde. "Tu vas en Inde ? il faut absolument que tu passes par Auroville"...

lundi 17 novembre 2008

Le biogaz a la montagne

C’est au sommet d’une montagne de Niupeng que nous retrouvons le petit village de Dengjiaying. La vue est a couper le souffle. On en oublierait presque les routes lamentables qu’empruntent chaque jour les habitants du village. Lorsque l’on s’aventure un peu plus a sillonner les chemins boueux du village, nous retrouvons un petit groupe de maisons, bloti au coeur d’une foret de pins. Le vert des arbres est en contraste avec le rouge intense de la terre. Les maisons, d’un brun clair, sont pour la plupart delabrees, fissurees. Certaines sont meme abandonnees. Cependant la densite importante de ces petites baraques en terre, entremelees les unes aux autres, confere a Deng jia ying un caractere tres chaleureux. La presence de poules, de vaches, de cochons ou de chiens dans tous les moindres recoins renforce l’ambiance conviviale.

C’est au milieu de cette palette de couleurs que se dresse une belle maison blanche…

C’est une dame qui nous ouvre la porte, suivi de deux jeunes garcons. Apres avoir fait fuire le chien qui monte la garde, elle nous invite a entrer et nous asseoir. Elle nous couvre de toutes les attentions, tres fiere de nous accueillir dans sa nouvelle maison que son mari vient de lui offrir. Elle nous raconte qu’il l’a construite lui meme et nous explique que rien n’aurait ete possible sans la tenacite et la volonte de son mari. Elle nous raconte le courage dont il a fait preuve au cours de sa vie. Celui-ci n’a pas hesite a quitter son village natale pour se lancer dans la vente de pierres dans le Yunnan, la province voisine. Lorsque son grand-pere lui cede ses quelques 10 mous, il est revenu s’installer et a tout de suite investi l’argent gagne dans une nouvelle culture qui n’avait pas encore fait ses preuves : le tabac.

Alors, il y a trois mois, lorsqu’il a entendu parler d’Initiative Developpement et du biogaz, il a ete un des premiers a tenter l’experience, malgre les 1500 yuan et le temps de travail que lui a pris la construction du reservoir. Il espere ainsi economiser 700 yuans par an.

A peine utilise, le biogaz fait deja le bonheur de la famille. Les toilettes directement reliees a la cuve, sont beaucoup plus propres qu’avant. Maintenant les dechets vont dans le reservoir et ne macerent plus sur place. Et puis surtout, cela fait le bonheur des enfants, qui grace a la nouvelle plaque ont leur dejeuner plus rapidement. Autant de sommeil gagner avant d’aller a l’ecole.

Plus tard ils esperent en plus pouvoir profiter des dechets du biogaz pour les epandre sur leurs terres et diminuer la consommation d’engrais chimiques…

Le train train des bonbons

“Evitez de marcher sur la voie de chemin de fer”, voila ce que tout le monde nous conseille dans le village de Dengjiaying, pourtant personne ne semble respecter cette idee. En effet il y a plus de personnes que de trains qui passent sur ces rails. Meme les enfants les empruntent pour aller a l’ecole. Les rails ont cet avantage de n’etre jamais boueux et suivre une longue ligne droite. D’ailleurs tout le village prefere passer par la. Les routes sont si mauvaises…

Un jour alors que nous marchions, le long des voies entoures d’une trentaine d’enfants intrigues par notre presence, quelques uns d’entre eux descendent les rails et se dirigent vers une petite maison faisant face a la voie de chemin de fer.

Un vieux monsieur au regard rieur les accueille avec un grand sourire. Soudain nous comprenons, c’est le marchand de bonbons. Une fois les enfants partis les poches pleines de sucreries, lui et sa femme nous invitent a nous asseoir dans leur petit magasin. Il loue cet endroit et y vivent depuis 1987. Lors que nous lui demandons son age, il n’est plus tres sur de lui «je suis ne environ dans les annees 30 » et part au fond du magasin chercher ses papiers officiels. Dans la petite boite qu’il rapporte nous y trouvons ses papiers et de vieilles photos de soldat. Fils d’agriculteur, ne en realite en 1936, il a fait le choix difficile de quitter sa famille et de rejoindre l’armee. En 1963, a l’epoque de Mao, avoir un fils soldat était un immense honneur pour les parents, surtout qu’a cette epoque la guerre entre la Coree du Nord et du sud risquait de s’etendre jusqu’en Chine. Heureusement ce ne fut pas la cas, et notre vendeur de bonbons du partir a la recherche d’un nouveau travail. Tres fier de son president et du bond en avant que celui-ci était en train d’initier, il a voulu participer lui aussi a la construction de la Chine. C’est pourquoi, durant presque 20 ans, il se consacra a la construction de voie de chemins de fer du Guizhou. La voie de chemin de fer, la, juste devant son magasin, c’est lui qui l’a construite, alors a chaque train qui passe, c’est son cœur qui se rempli de fierte.

Ils ont transmis les terres de sa femme a leur fils qui a repris le metier de son grand père. Le vendeur de bonbons, absent au moment de la grande redistribution des terres de 1981, n’a pas eu comme les autres son petit lopin. Cela ne fait donc pas beaucoup de terre pour faire vivre une famille si nombreuse. En effet son fils a quatre enfants, deux garcons, une fille, et chose extremement rare, un enfant hermaphrodite.

Aujourd hui lui et sa femme n’aspirent plus qu’a une fin de vie tranquille. Ils sont heureux de voir chaque jour les enfants venir leur acheter des bonbons.

jeudi 13 novembre 2008

Ca y est nous en sommes a l’apres developpement

Apres 5h de bus indiens bondes, les sacs sur les genoux, recroquevilles, a ne plus savoir ou se mettre, nous arrivons enfin a l’IITPD (indian institut training for post development). Comme son nom l’indique, ce centre forme les jeunes etudiants francais, indiens ou autres sur un developpement durable et proche des populations pauvres tout en considerant aussi « l’apres » et ses consequences . Les murs sont couverts de photos de Mahatmat Gandhi, la bibliotheque pleine de livres alternatifs, traitant d’un autre developpement, voire d’une decroissance...Ce centre a ete cree en 2001 par Jean Louis Bato, un francais amoureux de l’Inde et de Gandhi et fache avec le developpement propose par le capitalisme...
Le site est incroyable. Le centre est construit sur la plage de l’ocean indien. Un ocean impressionnant, mais pas tres rassurant. Quand il y a beaucoup de vent les vagues sont folles. Nous qui n’avons pas trop le pied marin, nous n’avons pas ose y mettre les pieds. Tout ceci est d’autant moins rassurant quand on sait que le tsunami est aussi passe par la, et malheureusement a tue beaucoup de monde.
Nous arrivons en pleine saison des pluies, « en hiver » en quelques sortes, mais pour l’instant nous n’avons vu que quelques gouttes d’eau. Le ciel bleu et le soleil a 32 degres sont plutot de rigueur.

Nous sommes accueilli par Chandra, le directeur du centre, un homme adorable, aux yeux petillants et debordants de bienveillance. Nous lui expliquons la raison de notre venue, et tres vite il donne son point de vue ; selon lui les gens en veulent toujours plus, toujours trop : « too greedy ! » (trop gourmand ou trop goulu)...

Nous rencontrons ensuite tout le staff du centre, des indiens qui ne parlent pas un mot d’anglais, tout au plus « good, hello, name... ». Plus etonnant encore, ils ne parlent pas un mot de Tamul, la langue parlee ici dans le Tamil Nadu. En effet, ils viennent tous du Bihar (province a 3 jours de train), car chez eux, il y a trop de monde pour pas assez de terre, pas assez d’eau pour les cultures ce qui rend l’agriculture difficile et pas d’autres emplois. Ici il y a plus d’offre et les salaires sont plus hauts. M.Bato les a rencontres dans le Bihar et leur a propose de s’occuper de son centre. Ils arrangent les jardins et cultivent les potagers (en agriculture biologique bien sur !).

La discussion n’est pas evidente, voire impossible, mais le contact se noue quand meme tres rapidement. Nous les rejoignons alors qu’ils contemplent la mer et tres vite on essaye de baraguiner quelques mots en language des signes. C’est difficile de rester silencieux... On echange nos noms et meme d’autres choses. Nous apprenons a compter jusqu’a 5 (ik, do, ting, tsar, bat...), a dire chat, chien, manger, piment... ils ont l’air d’aimer nous enseigner des choses... et aimer nousimpressionner avec leur savoir faire (grimper aux arbres pour chercher des noix de coco)

Puis le repas venu, on continue d’apprendre et de decouvrir. Ils nous montrent comment faire des Chapatti (galette plate avec de la farine de ble et de l’eau), on decouvre qu’ils mangent sans couverts et qu’il faut utiliser uniquement la main droite (la main gauche servant a la toilette intime, il n’y a pas de papier toilette...), ils boivent sans toucher le verre et font couler l’eau a 5 cm de leur bouche, la tete renversee... Meme sans paroles la soiree a ete tres enrichissante et c’est epuises que nous nous endormons a l’abris des millions de moustiques dans nos moustiquaires.

Le lendemain nous avons eu le privilege de rencontrer M. Bato et sa femme qui ont pris le temps de nous ecouter et de nos conseiller pour nos recherches. Ils ont fait un beau tour de l’Inde et semblent connaitre ce pays comme leur poche.
Grace a leur aide, notre travail debutera des le lendemain.

Debouts 7h, apres avoir attendus pendant 1h (oui l’indian timing... 7h, 8h, c’est pareil....), nous partons en moto avec Rakman, un membre du centre, pour aller rencontrer Shanti, une agronome indienne. Nous ne savons pas trop sur quoi nous allons tomber. Finalement nous arrivons au milieu de champs de riz et nous pouvons apercevoir au loin un groupe de paysans. Shanti est la, elle donne un cours sur le riz et nous propose gentillement d’y assister. Il y a que des hommes bien sur une quinzaine, voire plus. Deux femmes sont la, un peu en retrait. A notre arrivee, un ou deux sont intrigues et baraguinent un mot d’anglais « Hello, Welcome ». Nous nous presentons en anglais et Shanti leur traduit. Ca y est, la sceance peut commencer. Tout se dit en Tamul, impossible, ne serait-ce que de comprendre un mot de ce qu’il se dit. Ce qui est sur c’est que ca a l’air tres serieux. La chef prend le temps de nous expliquer un peu tout ce qui se passe. En fait un centre, appele BLESS, finance en partie par l’IITPD, propose tous les dix jours des cours d’agroecologie. Ils font des recommandations, mais n’imposent rien. Le debut des cours commencent toujours par une appreciation du niveau de comprehension du cours precedent. Puis apres avoir explique quelques notions nouvelles, ils vont directement observer dans les champs la realite du terrain. Pour cela, ils font 4 groupes en fonction de leurs noms de famille. C’est la que nous apprennons que les champs qui nous entourent sont d’agriculture biologique. Et ca marche bien, me dit-elle !
Ca y est, armes de petits sacs plastiques les hommes partent dans les champs chercher des predateurs. Ils etudieront tous ensemble lesquels sont benefiques et lesquels sont nuisibles pour les cultures. Shanti insiste pour me dire que ce ne sont pas des professeurs, mais plutot des « facilitateurs ». Ils leur facilitent la tache en leur donnant quelques informations qu’ils ne connaissent pas. C’est donc a coeur joie que nous sommes alles mettre nos pied dans la boue des champs de riz. C’est drole, on s’enfonce dedans.

Puis apres, comme des enfants tout fiers de leur travail, ils ont dessines ce qu’ils ont observe sur des grands panneaux colores. Pas de temps pour rigoler, tout le monde est studieux. Apres avoir soigneusement prepares leurs panneaux, le cercle se reforme et c’est le moment de l’analyse des resultats. « Le facilitateur » explique d’abord que la vision des choses est differente selon les situations et les personnes. Il n’y a pas une solution. Il precise egalement que souvent de bouche en bouche l’information se deforme. Pour illustrer cette idee, ils leur proposent de faire un telephone arabe. Activite qui, comme si c’etait des enfants, les excite comme des puces. Ils sont hilares quand ils decouvrent qu’effectivement la phrase de depart a ete transformee.

Comme des enfants ils ont droit au gouter de dix heure. Du cafe au lait et des biscuits. Ils sont tous tres contents et toujours comme des enfants ils jettent tous leurs gobelets a terre... cette image nous surprend et nous decoit un peu, d’autant plus qu’ici la maitresse fait pareil et ne leur explique pas qu’il ne faut pas les laisser trainer ici. Quel comble a un cours d’agroecologie !

La journee etait tres enrichissante, elle s’est achevee sur une rencontre un peu particuliere... Oui, nous etions tranquillement dans notre chambre quand un membre de l’IITPD est venu nous voir en criant « sap, sap »... Quoi sap ? Il venait de tuer un cobra... oui sap, veut dire serpent et nous avons eu l’occasion d’etre nez a nez avec l’un des plus dangereux. Celui-ci etait tout petit, tout mignon, mais pas moins mortel...

Vacances au soleil de Malaisie… et en Thailande

Comme tous les bons séjours de Bertrand et Sophie qui se respectent, le voyage en Malaisie a commence par une galère !

Arrives a 19h, un peu perdus a l’aéroport de Kuala Lumpur, on nous dit que des bus pas chers desservent le centre ville.
Arrives a la gare des bus, on se fait sauter dessus par deux conducteurs de deux bus différents. On se fait convaincre par le premier, moins violent dans son approche, pour nous déposer au métro. Il nous dit que ce sera plus rapide car il évitera les embouteillages. Résultat, une heure et demi de bus qui s’arrête souvent qui se rempli que de jeunes garçons (ou sont les filles ?) parties faire la fête. Une fois a la gare, ce n’est finalement pas un métro, mais un train de banlieue. On réalise que le bus c’est a peine rapproche de la ville. Il nous faudra 20 minutes d’attente avant de monter dans un train. 10 stations et 1H plus tard nous prenons le monorail (métro sur une rail) de Kuala et arrivons a l’hôtel. Notre chambre fait 3 mètres sur 2, mais c’est presque un détail !

Le lendemain matin, c’est parti pour un peu de tourisme. Premier et seul objectif de la journée, les tours jumelles. Impressionnant.
En milieu d’après-midi, nous rencontrons Elaine, une amie de Yong notre collègue d’ID. Très gentillement, elle nous a fait découvrir Kuala et ces alentours.
Elle est malaisienne d’origine chinoise comme un quart de la population d’ici. Un autre quart est indien. Ce fut tres étonnant de découvrir un pays dont la moitie de la population est d’origine étrangère… Qu’est-ce que ça donnerait en France ?
Ici, ça semble se passer relativement bien, même si les chinois sont accuses de rester trop entre eux, les malais, musulmans, de ne se marier qu’avec des musulmans et les indiens d’avoir de grandes moustaches. Pourtant, les lois ne sont pas les mêmes pour tous. Les malais d’origine malais ont des avantages par rapport aux autres. Ils ont par exemple des postes réserves dans l’administration locale.

Cela ne pose pas de problème a Elaine et cela ne l'a pas empêchee de nous emmener dans le quartier chinois, indien et sur les sites les plus touristiques de la ville. Le soir, nous avons pris la voiture direction la colline voisine pour boire un verre au dessus de Kuala Lumpur illumine, magnifique !!!

Elaine a tout fait pour nous au point de nous epuiser. Apres les monuments, les marches, le tour en voiture, la vue de KL a deux heures de route.... engfin rentres a l’hotel aux alentours de 00h30, elle refuse de partir tant que notre semaine suivante ne sera pas organisee. Heureusment vers 1h le proprietaire de la guest house la prie de partir et nous la prions nous aussi. Le probleme avec la gentillesse inepuisable d’Elaine, c’est qu’elle est inepuisable.
Nous la reverrons le lendemain. Elle tient a nous faire gouter la nourriture malais des celebres Mamastore (restaurant ouvert 24/24). Nous entrainerons avec nous une charmante hollandaise, rencontree a la guest house, qui voyage seule. Apres un tour aux Batu Caves

, incontournable a KL, nous nous arreterons pour gouter les fameux banana shake du mamastore.

Apres KL, nous voila partis pour notre premiere etape : la rain forest, autrement dit «the jungle ». Marre des galeres, nous deciderons un peu a contre coeur de payer un guide touristique qui organisera tout pour nous.


Tout commence super bien, le voyage est tres agreable. Nous faisons la connaissance de deux francaises : Charlotte et Jessica. La brune et la blonde. Toutes les deux tres rigolotes, ecitees et pleines d’energie. Je crois qu’on peut dire qu’elles dansent la vie, chantent la vie, ne sont qu’amour pour la vie. Bref, on les a trouvees tellement funny qu’on les a plus quittees. Ca nous a fait passer trois jours tres agreables dans la foret, et franchement c’etait pas gagne. Ils parlaient d’un tour dans la jungle, on a plutot vu Disney land. Le trek de nuit, annule a cause de la pluie, le trek de jour, 1km d’escalier dans la foret plus tellement vierge, le safari de nuit, 1h30 de jeep dans une plameraie exploitee ou nous soupconnons les deux-trois animaux que nous avons vus, d’etre empailles. Mais le pire, fut de loin la visite dans un village indigene. C’etait si troublant de se trouver au milieu de ces gens, les regarder vivre comme des animaux de zoo, faire la queue pour avoir la demonstration de tire a l’arc ou celle du feu allume avec deux bouts de bois... ecoeurant ! « Vous pouvez prendre des photos, ils sont d’accords » nous a-t-on dit. En contrepartie, le guide tour leur donne un peu d’argent qu’ils depensent pour acheter des cigarettes ou des cannettes de coca... C’etait assez honteux de participer a ca.
Bref ce disney land rainfall n’etait pas tres folichon. Heureusement que les deux petites francaises etaient la pour rigoler avec nous ; se moquer des deux chinoises en talon dans la jungle et surtout mettre l’ambiance sur le dancefloor du karaoke que nous improvisions le soir avec les malais de l’hotel. Nous avons appris a danser le « Guele-guele », dehanche endiable et a chanter les chansons malaisiennes toutes faites de « aku cinta kamu » (je t’aime).

Pas trop mecontents de quitter la jungle de Mickey, nous decidons de suivre les filles qui se dirigent vers la Thailande pour passer quelques jours au soleil sur l’ile paradisique de Koh Pha Ngan. Sable blanc et mer transparente sont esperes.
Mais avant le paradis, bien souvent dans ces pays il y a l’enfer : le voyage. Pourtant la premiere partie, train en malaisie, fut longue mais convenable. On s’est meme fait une copine, une petite fille toute mignonne qui a passe tout le voyage a jouer avec Jessica. Nous passons une nuit a la frontiere. Apres 8h de train, nous arrivons dans cette ville, pas du tout touristique, ou il n’y a en consequence, aucun hotel. Grace a la gentillesse de certaines gens nous dormirons finalement dans l’arriere boutique ammenagee d’un magasin.
Cote thailandais, pas de chance le bus est deja parti et le train ne part qu’a 11h30.On ne pourra pas se baigner ce soir. En plus il ne reste que des places en troisieme classe... pas le choix il va falloir affronter l’enfer. 9h de train (+ 3h de retard), dans un wagon bondes sur des sieges en bois, les fenetres grandes ouvertes pour supporter la chaleur, assis a cote de gens bizarres, parfois souls qui viennent nous parler puis repartent vomir aux toilettes ! Mais aussi avec des gens tres gentils qui malgres les difficulte spour communiquer nous informent et nous rassurent de temps en temps.
Nous avons ensuite appris que nous avons echappes au pire. En effet, certains etrangers ont parait il etaient drogues et depuilles pendant leur sommeil, meme le guide du routard le mentionne. Leur erreur avait ete d’acheter les plats prepares distribues dans le train... comme nous. Peut etre que les militaires presents dans le train et dans les gares nous ont evites cette mesaventure.


Cette ultrapresence militaire etait d’ailleurs tres troublante. Imaginez un homme tout juste age de 18 ans, portant une grosse mitraillette, armee et prete a faire feu, vous frolant du bout de son canon... La Thailande est en fait une monarchie militaire contestee apr des rebelles, qu’on appelle comme partout des terroristes. Le pays est donc tenu d’une main de fer par le vieux roi. Pourtant, aux yeux des thailandais le roi semble aussi important que les dieux. Sa photo est affichee partout a cote de celles des dieux (dans les restaurants, taxis, camions, hotels...), parfois meme, juste en face de l’autel ou l’on depose les offrandes.


Apres une autre nuit dans une ville cotiere, nous prenons le bateau pour l’ile. Enfin ! Depuis le debut de la journee, Sophie se sent mal. Une fois arrives nous choisissons donc rapidement un bungalow sur la sunrise beach et fillons voir le medecin. Pas de palu, juste une grosse fievre, qui la clouera au lit quelques temps. Heureusement la plage est magnifique, le sable est d’une douceur incroyable et la mer turquoise. L’endroit rever pour se reposer se dit-on...
Apres un peu de repos nous decidons de visiter la petite ville, tres touristique, tres fashion (boutique de beaute, de tatouages, de massages), mais tres agreable car les gens de l ;’ile sont tres accueillants. Le soir, la plage s’embrasse au rythme des jongleurs de feu qui attirent les clients dans les bars pour passer ce qu’on appelle le Before. Des la tombee de la nuit, l’ambiance change. La musique couvre peu a peu le rythme des vagues, d’abord calmement, puis la plage se transforme en un dancefloor geant ou les enceintes crachent leurs rythmes techno trans et ou l’on trouve aussi facilement alcool et drogues. Finalement le repos sera bien difficile, voire impossible.


Nous avons supportes deux nuits, puis nous avons migres dans les hauteurs a la recherche de calme. Les francaises ont quant a elles continue leur rythme infernale :dodo 6h, leve 12h, plage, balade, shopping, fiesta. De notre cote, nous avons loue un scooter et sommes partis une journee decouvrir l’ile, ses plages, ses temples. C’est d’ailleurs a cette occasion que nous avons rencontres deux francais (c’est vrai que la conversation s’engage plus rapidement avec des francais), tres engages dans la lutte ecologique. Ca fait plaisir de ne pas se sentir seuls, meme a Ibiza.

C’est donc revigores, des images plein la tete, que nous sommes repartis pour prendre notre avion a KL. Cette fois ci nous avons choisi l’option voyage organise, ce qui est beaucoup moins folklorique, mais aussi beaucoup moins fatiguant.
C’est avec plaisir que nous avons retrouve notre guest house, notre chere Elaine et Obama, nouveau president des Etats Unis. Nouvel espoir, pour un monde meilleur. « Yes, we can ».

Nous nous envolons pour l’Inde, vers de nouvelles aventures...